des idées derrière la tête
Sous d’autres cieux et en d’autres temps, Delphine Maza empruntait à son pseudonyme des oripeaux visibles in the outer. Mais il restait à DM d’identifier, une fois retirée l’ossature, détachées les conventions, ce qui lui appartenait en propre, ou non. Ce faisant, elle nous affirme son existence envers, et sa différence malgré, ses limites. Exercice ludique et salutaire, qui d’Excuse en Excuse dessine un potentiel singulier, et part à l’assaut de la société qui fait d’elle ce qu’elle est, et ce qu’elle n’est pas. Rien de moins.
Pour autant l’auteure armature les murs transparents de silence, transperce les portes piège, s’adosse à quelque cloison généreuse, et dépeuple les chambres des non-dits, le salon ascendant qui ne reçoit jamais personne.
Les mains sales ne se nettoient pas à l’eau de rose.
Elle ferme les yeux sur le monde plat, sans horizon, un de ses cils s’envole.
Il faut que l’ange se dépose sur les lèvres, que ces dernières s’ouvrent en avalant un rubis.
Hotte haute et pieds en pâte, elle auguste à vos côtés, se dresse, et fuse comme des feux d’artifice, et quelques pétards mouillés.
Aussi l’auteure mitonne des poèmes à mettre en bouche, charpentés, qui restent au palais sans tanin, sans sulfites, sans orthographe génétiquement modifiée, sans rancœur.
Elle conte les étoiles de mer, et les bancs de poissons, qui tournent comme les heures, comme les cycles des biches, les flocons de neige, les spirales, et les sidérations ...
D’avance l’auteure s’excuse d’approcher la magie, comme les failles du muret couvert de vrilles de vignes et de liserons, qui tendent à rejoindre timidement leur soleil, grimpant à l’échelle vers des nuages dont on ne sait où ils vont.
Elle s’échappe en suivant, le jour, le tracé de son ombre au sol, la nuit, la lune hors de sa portée.
Egalement à l’ouest, d’ailleurs, l’auteure pourrait n’être ni d’un côté ni de l’autre. Entre deux opposés, la ligne est longue où se mouvoir, fluctuante comme des eaux, ou balancée entre montagnes.
Elles lui permettent de vous souhaiter une bonne lecture avec la plus grande des politesses - de 996 façons.
D’avance l’auteure s’excuse de parler français. Elle n’a pas choisi sa langue. Elle est ainsi tournée. Sa langue l’a fabriquée. Elles s’apparentent, s’appartiennent, se soutiennent.
D’avance l’auteur s’excuse d’être une auteure. Elle n’a pas choisi son sexe. Elle connaît les règles qui ne regardent que son genre, mais ne s’y reconnaît pas.
D’avance l’auteure s’excuse de la culpabilité de ses mots : elle ne connaît pas tous leurs crimes. Ainsi de « excuses », que l’on pourrait mal interpréter.